La fermeture de la fréquence TNT de C8 par l’ARCOM soulève de nombreux débats dans la société sur la mise en danger, ou du moins les freins mis à la liberté d’expression dans notre pays. l’ARCOM, une instance sans réelle légitimité démocratique, a en effet décidé de priver la première chaîne de la TNT, une chaîne qui avait trouvé son public, d’émettre sur les ondes. Une situation administrative qui n’est pas sans rappeler la situation de la publicité numérique.
En effet, depuis de nombreuses années désormais, C8 est victime de nombreuses attaques, non pas exclusivement sur la forme, mais aussi sur le fond. Accusée de servir un objectif politique, la chaîne a été privée de fréquence TNT, mettant en danger plus de 400 emplois. Une sanction qui va bien au-delà de la seule question de l’image de Cyril Hanouna et du modèle de TPMP.
Au lieu de sanctionner les abus par des amendes et des sanctions de natures diverses qui peuvent être infligées aux différentes chaînes de télévision par l’ARCOM, cette dernière a décidé de jeter le bébé avec l’eau du bain en fermant purement et simplement la chaîne. Une décision que l’on pourrait qualifier de politique, alors que tous les jours, sur des télévisions publiques ou des radios subventionnées, des propos qui pourraient être considérés tout aussi problématiques sont propagés. Les exemples ne manquent pas, que ce soit sur le relai des mensonges de Greenpeace contre le nucléaire, ou que ce soit certains éléments de langage politiques relayés sans filtre sur France Inter. Encore aujourd’hui, Jean-Michel Apathie a osé dire : « La France a fait des centaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie ». Pourtant, personne ne songera à leur couper leurs subventions.
La question est : peut-on mettre 400 personnes à la rue pour sanctionner les dérapages d’un homme ? Doit-on empêcher une chaîne d’exister parce qu’elle a connu des dérapages ponctuels ?
Cette question est d’autant plus importante qu’elle se rapproche aujourd’hui de la situation de la publicité numérique. En effet, quand des élus expliquent, par exemple, qu’il faudrait interdire la publicité numérique parce qu’elle ne serait pas « esthétique », malgré tous les arguments techniques qui montrent que la publicité numérique est un avantage en termes de lutte contre le réchauffement climatique dans le secteur de la publicité, en termes de protection du cadre de vie en permettant d’afficher plusieurs annonceurs sur le même dispositif, et en s’adressant très majoritairement à des acteurs locaux, cela pose des questions quant au respect de la liberté d’expression sur les différents supports, et de la liberté d’entreprendre qui sont pourtant toutes deux garanties par la constitution dans notre pays.
Le sens particulier de l’esthétisme d’un élu serait-il suffisant pour mettre l’ensemble des salariés de la publicité numérique au chômage ? Le sens de l’esthétisme particulier d’un élu serait-il une raison suffisante pour interdire purement et simplement à un modèle économique d’exister ? Alors même que, sur leurs écrans, les sociétés de la publicité numérique passent de nombreux clips d’associations et messages d’intérêt général. (Certaines sociétés de la publicité numérique sont par exemple partenaires de la Banque Alimentaire ou du dispositif Alerte Enlèvement, car l’avantage des écrans numériques extérieurs est qu’ils peuvent être programmés en temps réel.)
L’abus de pouvoir dont est victime C8 par le pouvoir administratif et qui fait beaucoup parler en ce moment, est le même abus dont est victime la publicité numérique quand certains élus proposent des lois pour l’interdire purement et simplement, ou fabriquent des Règlements Locaux de Publicité pour l’interdire sur les territoires communaux.
Nous sommes un moyen d’expression pour des dizaines de communes, des centaines d’associations, des milliers d’entreprises auxquelles notre modèle de publicité correspond le mieux et rend service au quotidien. La fermeture de C8 est le révélateur de libertés dans notre pays qui sont de plus en plus restreintes. Des libertés restreintes au nom de l’idéologie.