La France est une terre d’invention, de création et de rayonnement. La publicité extérieure
en est l’un des plus beaux symboles. Nous avons vu naître ici JCDecaux, aujourd’hui leader
mondial de l’affichage. C’est par l’innovation que cette filière a grandi, évolué, et a su
contribuer à notre économie et à notre paysage urbain.
Parmi les évolutions majeures de notre secteur, la publicité numérique extérieure (DOOH)
s’impose désormais comme un pilier incontournable. Je suis fier, en tant que gérant
d’OHMYDIODE et désormais Vice-Président du SNPN, de porter cette vision, celle d’un
média moderne, responsable et accessible.
Le DOOH, un moteur d’innovation et de transformation.
Le numérique a transformé l’affichage en profondeur. Il apporte :
● Une créativité démultipliée, grâce à l’image animée, aux contenus dynamiques, à
la réactivité face à l’actualité ;
● Une meilleure pertinence, en adaptant les campagnes à l’heure, au lieu ou à la
météo ;
● Une accessibilité accrue, notamment pour les commerces locaux, qui peuvent
communiquer sans budget minimum ;
● Une efficacité prouvée, avec une audience mieux ciblée et mesurable ;
● Une dimension écologique réelle, en supprimant l’usage de papier, d’encres, de
solvants, tout en utilisant une électricité majoritairement décarbonée.
Une vision positive de l’espace public
L’affichage numérique est également plus qualitatif visuellement et moins invasif : un
seul écran peut concentrer plusieurs messages là où, auparavant, plusieurs panneaux
étaient nécessaires. Il participe ainsi à l’embellissement des villes et à la limitation de la
densité publicitaire, dans un esprit de conciliation entre information, modernité et respect du
cadre de vie.
Une réglementation en décalage avec les réalités du terrain
Pourtant, depuis plusieurs années, la publicité numérique fait l’objet de tentatives de
restrictions de plus en plus nombreuses. Certaines collectivités cherchent à la limiter
drastiquement, parfois en imposant des formats réduits à 2m², c’est-à-dire en interdisant son
déploiement sur le grand format, pourtant cœur de notre métier.
Cette approche est contre-productive, car elle :
● Brise le modèle économique de toute une filière, qui repose sur une audience
quotidienne d’automobilistes, et non uniquement de piétons;
● Nuit à l’attractivité locale, en rendant l’espace public moins dynamique et moins
accueillant pour les commerces de proximité ;
● Freine l’innovation, là où la filière investit dans des technologies utiles : alertes
citoyennes, capteurs de pollution, données de flux…
Il est absurde, voire paradoxal, que le papier ait droit à 10m² quand le numérique est
bridé à 2m². C’est non seulement une inégalité de traitement, mais aussi un non-sens
écologique et économique.
Ne nous trompons pas de combat
La transition numérique de l’affichage n’est ni un caprice, ni un luxe. C’est une évolution
logique, responsable, portée par les usages et par l’innovation. Vouloir la freiner de
manière idéologique, c’est risquer de laisser la France à la traîne, au détriment de ses
entreprises, de ses territoires et de ses citoyens.
Il ne s’agit pas d’imposer le numérique partout. Il s’agit de lui laisser la place qu’il mérite,
dans un dialogue équilibré avec les élus, les afficheurs, les associations et les citoyens.
Ensemble, nous pouvons construire un modèle d’affichage numérique utile, intelligent,
esthétique et vertueux.
Le progrès ne se décrète pas. Il s’accompagne.
Restreindre aujourd’hui l’accès du DOOH au marché du grand format, c’est étouffer
volontairement un levier d’innovation française. Nous croyons en une régulation
intelligente, proportionnée, concertée. Pas dans des interdictions déconnectées des usages,
des réalités économiques et des enjeux écologiques contemporains.
Le numérique fait déjà partie de notre quotidien. Il est temps qu’il ait aussi toute sa place
dans notre paysage urbain.

